mardi 4 mars 2008

Confidence 2


Ça fait un an aujourd'hui. J'avais hâte à cette date, je me disais un an déjà... ou enfin? Je ne sais trop si le temps a passé vite ou lentement. Parfois, on dirait que c'était hier, la mémoire est encore très vive. Mais les idées sont beaucoup plus claires, maintenant. De la colère, je n'entends plus qu'un lointain grondement souterrain. Elle s'est muée en une sorte de force presque silencieuse qui me donne davantage de caractère et une liberté nouvelle. Dans ma tête, je veux dire.

Je me souviens qu'au début, les gens nous parlent du temps, ce grand manitou qui guérit miraculeusement les blessures, qui dresse des ponts planche après planche au-dessus de ce je visualise comme des crevasses, des ruptures de terrain, des craques géantes qui apparaissent trop profondes pour sauter par-dessus. On se fâche d'abord devant tant d'idées convenues, puis les jours passent et si on porte attention, on trouve soudain des endroits où poser le pied, et des cordes apparaissent sous nos mains. On se tient solidement, on a peur, c'est haut et il fait froid, mais tranquillement, on arrive l'autre côté. Appelé de loin par des voix qui nous encouragent et qui crient de tenir bon. Poussé par l'envie pressante d'aller mieux, de laisser aller, d'accepter et de comprendre. C'est trop difficile de vivre en guerre contre soi, contre les souvenirs, contre l'autre et les souvenirs de l'autre. C'est bien quand l'improbable arrive, qu'on se réveille un matin avec des convictions nouvelles et un regard différent sur ce qu'on a perdu. Parce qu'on se rend enfin compte qu'on a aussi gagné beaucoup de choses.

Alors j'ai (encore) décidé de m'inviter au resto, peut-être à l'Échanson, même. C'est là que j'avais rageusement bu ma peine face à un ami silencieux quelques minutes après la rupture. Ce soir, il en sera tout autrement, j'ai envie de fêter le passage de cette première année et tout ce qu'elle signifie pour moi. J'ai envie de trouver ça important. Et j'ai aussi et surtout envie de fêter l'arrivée d'un nouveau bébé dans notre famille. Il est enfin né cette nuit, dans l'eau comme une petite loutre, sous la lumière ténue des chandelles.

La mort et la vie s'entrelacent toujours.

C'est une journée très intense.

5 commentaires:

Doparano a dit…

Bonne fête!!!

Célèbre toi, tu le vaut bien... plus :`0

kiss Ma jolie

Mighty Mélissa LeBlanc a dit…

La vie continue comme ils disent.
Une chance.
Intense ici aussi.
Much Love.

Mek a dit…

Je viens de me rendre compte que j'ai oublié de brailler, le 20 février. Eh, eh… Ça devient une sorte de folie, non, cet engourdissement ?… Ce flou flasque et fluide de ce qui est aujourd'hui lointain, et qui jadis était intime, intégré, inséré, ventre brûlant contre joue battante…
Comme une folie.
Quand je pense à mes vieux apparts, je me sens comme fou. Épouvanté à l'idée de ne plus y habiter, d'y avoir laissé une partie de ma tête.

Est-ce ainsi que les bums vivent ?
Déracinés ?


Joyeux anniversaire, Miléna.
C'est beau de te voir aller…

Miléna a dit…

Do: Merci, j'y vais de ce pas!

Meth: Much love à toi aussi. Je comprends pas tout mais on dirait effectivement que c'est intense par chez vous.

&: J'ai oublié de brailler moi aussi, aujourd'hui. Et ce n'est pas dans mes intentions. Est-ce que c'est réellement de l'engourdissement? À un moment, faut arrêter de brailler, c'est juste trop de larmes, comme le putain de déluge, et ça rend tout bouffi en nous.

Et oui, c'est peut-être ainsi que les bums vivent. Déracinés de leur milieu, mais franchement plantés ailleurs. La route est une vraie maison, c'est juste qu'elle a pas de porte.

C'est beau de te voir aller aussi.
:0)
xxxxxxxxxxxxxxx

Fefille a dit…

le temps, le temps, et rien d'autre...

Face au deuil, on dit que c'est tout ce qui reste et qui arrangera les choses: je suis un brin fatiguée de l'entendre celle -la mais bon, reste que c'est vrai.

Bon anniversaire tout de même miss !