lundi 4 mai 2009

Au Cap 20: Dans le nid des coyotes

Samedi, escapade vers la grotte de la seconde montagne des coyotes. Pour s'y rendre, il a fallu grimper dans la forêt, passer le Bois-des-Fées, escalader l'éboulis-de-rochers-pentus, puis se faufiler comme un crabe sur le mince trottoir rocheux surnommé: le PASSAGE. Le ventre collé à la paroi, la main cramponnée à celle de notre Pomponne qui du haut de ses 7 ans affichait un courage tout autre que le mien.

J'aime les hauteurs, mais j'avoue que le grand écart dans le vide m'a donné quelques petites sueurs froides. Sous prétexte que je suis une adulte, on me laissait le traverser seule. Mais rappelons nous que j'ai la jambe courtaude telle la personne de petite taille, et que la distance était impressionnante entre ce rocher branlant et l'autre cavité moussue à peine plus solide. La fillette a la grâce féline et l'élasticité idoine à de telles randonnées entre troncs et cailloux. Je la regardais s'accroupir et se glisser entre les branches et les racines pendant que je m'écorchais les bras sur les épines des sapins, et que j'assurais parfois ses arrières les cuisses bandées dans la pente. Elle disait de ne pas regarder en bas. Ne pas regarder en bas. Non. Ma délicieuse amie M* s'extasiait sur le tronc-coeur (géant), sur le pin là-bas, de même que sur la mousse tendre qui rappelle la taïga et les arbres-nains qu'on dirait des bonsaïs, au sommet du piton rocheux. À travers mon objectif, j'aspirais le fleuve et les maisonnettes en bas, petit hameau de poupées-gigognes. C'était la première fois que je voyais notre Cap d'aussi haut. J'étais émue. Je me sentais comme les âmes que j'imagine suspendues au sommet des arbres qui ceignent les Clairières-du-Haut. Et je songeais à celle de l'Ermite qui les a rejoint au début du mois d'avril, lorsqu'il s'est éteint à demeure ou à l'hôpital du coin, nous ne le savons pas.

Je n'ai pas eu le temps de lui poser les questions qui me brûlaient les lèvres. J'ai eu peur de l'approcher, ou j'ai trop cherché comment le faire. Je regardais sa maison de là-haut, avec une sorte de regret. Et une tristesse diffuse à l'idée qu'un autre pilier du Cap est mort.

Nous passions de grands moments en silence, entrecoupés d'exclamations, de soupirs, de rires et de réflexions sur les odeurs qui montaient du sol: humus, mousse, pousses nouvelles, mais surtout l'effluve reconnaissable entre mille des déjections animales. Nous avions atteint le nid des coyotes. Un creux dans les rochers arrondis du sommet, couvert de dizaines de crottes fraîches. La Pomponne était ravie. M* et moi, un peu moins. Nous les imaginions arriver en meute par le haut du piton, et descendre en rasant le sol tels les hyènes (du Roi Lion) pour nous attaquer sauvagement et ne faire qu'une bouchée de nos corps odorants et, disons-le, fort appétissants.

Nous nous sommes rapidement éloignés du repère de la meute, et c'est les genoux flagellants que nous avons rejoints notre rivière qui s'épivarde de partout en grondant. La Pomponne dit qu'elle est fâchée. C'est vrai qu'elle bouillonne ferme, et qu'elle arrache au passage de grands pans de rives et des sapins qu'elle couche dans son lit. J'attendais son réveil avec impatience.


Le Bois-des-Fées


Le PASSAGE


La grotte


Les Clairières-du-Haut


Le hameau des Poupées-Gigognes


Un bateau (eheh)

7 commentaires:

Perséphone a dit…

Wow! Je ne sais pas si j'aurais eu le courage....Ça semble tellement beau pourtant!

Miléna a dit…

Salut Perséphone! Bienvenue au Cap! Il ne s'agit pas tant d'avoir le courage que la volonté d'explorer les forêts du Cap. C'est comme ça qu'on apprivoise le territoire. Comme ça, quand on entendra hurler les coyotes à l'heure de l'apéro, on saura où ils sont juchés et ce qu'ils voient. Ce que j'aime moins et dont je n'ai pas parlé, c'est les crottes d'ours dans la clairière... :0)

Mek a dit…

Ah… Pour les ours, c'est simple. Quand tu vois les bébés, tu les approche en courant et tu les prends dans tes bras, lutte un peu avec eux dans les herbes folles, tout ça. Les parents-ours apprécieront. Et si jamais un adulte te charge, couche-toi en petite boule et fais plein de pets. Tout ira bien. ;0)

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Anonyme a dit…
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Anonyme a dit…

LYNCHAGE + PLAGIAT :
Ceci est une tentative de gros scandale public parce que ça calme pas mal les gros connards en attendant de trouver enfin un avocat qui réglera ce problème de non respect de mes droits les plus élémentaires et je le conseille à chacun qui peut avoir des ennuis avec ce gros connard de sarkozy ou sa clique de clowns de flics minables : je suis donc en train de régler un petit problème du genre détail avec cette grosse tache de si peu président de la république Française, en lui envoyant un avocat pour mises sous surveillance illégales, lynchage numérique inspiré de bonnes vieilles méthodes qui ne déplairaient pas au ku klux klan, lynchage qui n'a mobilisé personne sur le web ou dans la presse et plagiat vulgaire et ridicule qui passe à la télé, de mes petits textes web.

Quant a sarkozy, s'il n'aime pas le web, et s'il n'aime pas la rue qui sait, la preuve, très bien se défendre, qu'il la quitte !

Anonyme a dit…

LYNCHAGE + PLAGIAT :
Ceci est une tentative de gros scandale public parce que ça calme pas mal les gros connards en attendant de trouver enfin un avocat qui réglera ce problème de non respect de mes droits les plus élémentaires et je le conseille à chacun qui peut avoir des ennuis avec ce gros connard de sarkozy ou sa clique de clowns de flics minables : je suis donc en train de régler un petit problème du genre détail avec cette grosse tache de si peu président de la république Française, en lui envoyant un avocat pour mises sous surveillance illégales, lynchage numérique inspiré de bonnes vieilles méthodes qui ne déplairaient pas au ku klux klan, lynchage qui n'a mobilisé personne sur le web ou dans la presse et plagiat vulgaire et ridicule qui passe à la télé, de mes petits textes web.

Quant a sarkozy, s'il n'aime pas le web, et s'il n'aime pas la rue qui sait, la preuve, très bien se défendre, qu'il la quitte !