samedi 22 décembre 2007

Tu pars

Tu pars demain de l'autre côté de la Terre et ça laisse un point qui pince juste là, dans mon ventre. Mais ce n'est pas grave puisque je sais depuis longtemps que notre amitié serait entrecoupée de longues absences. C'est ta liberté qui m'a d'abord attirée vers toi, et ce que le voyage a donné de force au regard que tu portes sur le Monde et les gens. Avant, je faisais comme toi: je me levais en plein milieu d'un repas pour aller réserver un billet d'avion par téléphone et je m'exilais ailleurs. J'allais me baigner dans la mer Égée, je marchais dans les Cévennes ou je prenais un bateau pour Belle-Isles-en-Mer. J'allais me faire fouetter la gueule et les tripes par les grandes tempêtes d'équinoxe sur les falaises hurlantes, je dormais sur des plages en dessous des canots renversés, je remplissais ma gourde de Porto pour sillonner les départementales sous le soleil encore chaud d'octobre. Je te comprends de vouloir aller voir qui tu es loin de ta vie. Je t'envie d'avoir le courage de tout laisser derrière toi et de partir sans entrave. La poussière et les sourires édentés te feront du bien. Serrer des mains calleuses, marcher dans les ruelles pauvres, respirer les odeurs des marchés, emplir ta tête d'images déconcertantes, plonger dans cette partie de ton coeur qui appelle le recueillement, donner ta tendresse comme tu sais tellement bien le faire. Retrouve ton rire et tes assises, là-bas. Laisse quelques uns de tes cailloux sur le bord du Grand Fleuve pour revenir plus légère. Prends et donne tout ce que tu peux, fais des réserves de chaleur. Je serai encore là quand tu reviendras de ta route, parce que je t'aime.

lundi 17 décembre 2007

lundi 3 décembre 2007

Troubles et émois 1

Juste avant que mon réveil sonne, j'ai rêvé de toi. J'ai l'impression d'avoir passé toute la nuit à tes côtés, tu étais aussi tangible que la dernière fois que je t'ai vu. C'est peut-être l'excellente tartiflette du Moine Échançon qui m'est restée sur l'estomac mais j'ai eu une nuit très agitée. Je ne sais trop. Quoi qu'il en soit, je me suis levée avec la sensation très troublante d'être, en quelque sorte, amoureuse de toi.

De notre dernière étreinte je garde un souvenir mille fois plus brûlant que toutes celles qui ont suivi avec d'autres que toi. Un moment imprégné comme une passion vive qui volète encore en froufroutant dès que je pose les yeux sur toi. Ce sentiment me laisse perplexe comme toutes les issues oniriques qui n'aboutissent nulle part, contre de fausses portes et des couloirs infinis. Je t'aime, je crois. Ou je pourrais t'aimer, pour être plus juste, si j'en avais l'occasion et la possibilité. Et tu en aimes une autre, et un autre est amoureux de moi, je le sais maintenant, il me l'a dit avec des mots bravaches comme s'il était sur un fil de fer à 800 pieds au-dessus d'un immense tapis de fakir. Alors quoi? C'est un cercle de coeurs épris qui n'y trouvent pas leur compte. Sauf le tien, bien sûr.

Le plus drôle dans tout ça, c'est que si tu lisais ce texte, tu ne saurais même pas que je parle de toi.

samedi 1 décembre 2007

Carnet de route 4

Hier, je suis revenue de Montréal dans la tempête. Elle a commencé à Boisbriand et elle m'a accompagnée jusque chez moi. Elle me précédait de quelques kilomètres, bien décidée à me damer le pion, la coquine. J'étais enroulée dans les spirales de neige folle qui naissent sous les 12 roues, le bitume était une comme une rivière grondante au printemps; plein de tourbillons blancs presque écumeux. Mes roues dérapaient dans les congères (j'adore ce mot!), et la neige mouillante collait à mes nouveaux essuie-glace de luxe en laissant une grande courbe trouble et coulante juste devant mes yeux. Je tendais le cou et j'étirais le dos, le pied gauche sur la pointe des orteils pour voir où j'allais, c'était fort inconfortable. J'ai roulé pendant quatre heures la musique à fond, les yeux aveuglés par les phares des innocents qui roulent à 115km/h. J'ouvrais ma fenêtre de temps en temps pour sentir le vent fou entrer à pleine gueule dans mon oreille gauche parce que j'aime tous les vents, surtout celui des tempêtes. Je ne supporte pas d'être confinée dans un espace sec et brûlant, je n'aime pas manquer d'air. Je ne vous cacherai pas que j'avais un peu peur. Je ne me fiais qu'à ma mémoire des courbes de cette route que j'ai si souvent parcourue la tête ailleurs et j'attrapais tout de même la bande gaufrée sur l'accotement; les panneaux fléchés me sautaient au visage dans une lueur exsangue. Mes omoplates brûlaient. Quand j'ai vu le panneau:"La Capitale nationale vous souhaite la bienvenue", j'ai poussé un soupir de soulagement intense en faisant des yahou dans ma tête. J'y étais presque!

Arrivée chez moi, j'ai largué mes sacs en vrac dans l'entrée, enlevé ma tuque, jeté mon manteau sur la chaise, j'ai inspiré l'air ambiant et fait ma tournée de l'appartement pour retrouver mon espace. (Et pour m'assurer qu'il n'y avait pas de bandit caché dans un recoin!). Je me suis mise en pyjama et je me suis servi un verre de vin que j'ai savouré lentement debout près de la fenêtre en réfléchissant. J'accorde vraiment beaucoup d'importance à la route. Je ne sais pas trop comment exprimer à quel point je fais corps avec elle. Elle est devenue comme un prolongement de moi, un endroit où je me retrouve très souvent seule et où je teste mes limites. Pour les repousser, pour me secouer, réfléchir, me calmer ou me provoquer.

C'est pour ça qu'hier, j'ai pris la route au lieu d'aller dormir chez toi au chaud, Marius.

mercredi 28 novembre 2007

Un peu de paix

Parfois, on attend trop longtemps avant de parler. On garde les mots serrés dans nos poings, par peur ou par colère. On garde les mots sans penser à quel point ils pourraient être libérateurs pour l'autre comme pour soi. On attend des jours, des mois ou même des années, on laisse leur pointe tracer des arabesques complexes à l'intérieur, on se gruge le tour des ongles à chercher comment les sortir. On pleure de rage ou de dépit, on s'escrime à les murmurer cent fois la tête pesante sur l'oreiller, on perd notre regard à force de le tourner vers ce recoin caché en soi alors que la lumière est plus souvent dehors. On se crée alors un monde d'images qui ne ressemblent que très peu au réel, on invente des pensées qu'on accroche comme des cons aux commissures de l'autre, en pensant à tors qu'on a raison.

Il vaut mieux s'asseoir et parler, ou écrire fébrilement la nuit pour offrir un fleuve le matin venu, un cours bouillonnant de phrases qui lavent les échecs ou les tristesses. J'ai reçu ce matin un message coulant comme un onguent tiède qui apaise beaucoup de choses. Je l'ai relu en boucle pour en capturer toute l'importance. J'ai laissé mes idées fausses exploser une à une et sortir de ma tête. En pleurant de soulagement, j'ai aussi laissé l'idée de la paix s'installer en moi. Je n'y suis pas encore tout à fait, mais une chose est sûre, mon coeur pèse beaucoup moins lourd.

Je suis contente et rassurée.

vendredi 16 novembre 2007

Comme toi

Je t'attends en fumant et mon souffle s'enroule dans mes boucles, j'ai le menton levé, le regard de l'autre côté du boulevard, les pieds dans les nouvelles bottes qui compressent mes orteils et qui craquent encore un peu en faisant les 400 pas. La porte est fermée, la buée m'empêche de voir et en plus, il y a des rideaux opaques qui ne laissent rien passer. Tu ne m'as pas vu hier, tu ne me regardes pas encore aujourd'hui, tes pupilles s'enrayent toujours à 2 mètres de moi et elles dévient vers la foule sur le trottoir. Ta voix au téléphone comme dans un tunnel rempli de néons qui crépitent en silant de plus en plus fort, les images de nous qui reculent en hurlant comme des harpies. Fût un temps ou tu collais à ma peau quand tu cherchais refuge, où tu sonnais à plus d'heures pour te glisser là, où tu riais en serrant ma nuque. Là, je t'attends, mais je pense que je vais arrêter de le faire. Je vais juste me tenir là en fumant et laisser mon regard dévier ailleurs. Comme toi.

dimanche 11 novembre 2007

À bâtons rompus

Ce soir avec un ami, nous avons discuté de la colère. De la vraie, celle qui nous fait éclater sans contrôle, disjoncter, hurler et souffler, celle qui fait que les autres ont soudain peur de nous. J'ai beaucoup de mal avec la colère. Elle me fait fuir. Je déteste les cris, les portes qui claquent, les conflits de toutes sortes, autant les banales escarmouches du quotidien que les accrochages plus profonds des relations qui tournent soudain très mal. Je sais que les disputes sont saines, qu'elles permettent de remettre les pendules à l'heure et d'extraire les tensions. Mais c'est un sentiment tellement accaparant, tellement brûlant, aussi, que je tente toujours de l'éviter et de le repousser pour me protéger de ses longues griffes pointues. Je l'haïs depuis que je suis toute petite et que je l'avais imaginé comme un monstre qui enfle pour prendre toute la place dans le ventre. Quand mon ami m'a demandé si je fais de vraies colères, parfois, j'ai répondu à la blague que je suis trop bien élevée pour ça. En y réfléchissant, ce n'est pas si faux. J'en ai parfois envie mais je me retiens par peur de dire des choses incorrectes, de dépasser ma pensée, de montrer le côté sombre de moi, de commettre des actes qui me feraient perdre quelqu'un ou la face devant les autres. Je préfère me taire et réfléchir, redescendre de mes grands chevaux, rester polie et discuter. Ou bouder, je l'avoue. Il paraît que c'est un comportement typiquement féminin...


Et vous, pétez-vous les plombs solide parfois? Comment gérez-vous la colère, de quelle façon elle s'exprime, comment vous la sublimez?

vendredi 9 novembre 2007

Réminiscences3

Ce soir, je retourne dans un endroit que je fuis depuis des mois. Il y a des appels d'air, soudain dans ma tête, et des odeurs persistantes du temps où les certitudes étaient cramponnées à toutes les minutes où son rire se fracassait entre mes tempes. Son parfum remonte en spirale dans les méandres de ma mémoire olfactive, la sensation est tellement précise que les cils de ma peau se dressent. Les souvenirs affluent depuis que j'ai pris la décision d'y aller. Des images que je calfeutrais pour ne pas appeler inutilement la nostalgie. Ça donne des crampes et ça plombe le plexus, j'ai remarqué que la nostalgie me fait mal. Et aussi qu'être amoureuse me manque parfois, comme en ce moment précis. L'amour est sorti de moi et c'est comme si une autre personne me quittait.

Entrer là-bas me rappelera beaucoup de choses.

mercredi 7 novembre 2007

Monamant 2

Je ne vous trouve pas très curieux sur le passage de Monamant à Rimouski. Vous ne voulez pas savoir? Hein? Mmmmmmmm? Je vais vous le dire quand même: IL N'EST PAS VENU! Encore une fois. Voilà. "Mais pourquoi? Pourquoi?" me demanderez-vous sûrement. Parce que cette "relation" est comme une éternelle attente de quelque chose d'indéfini; nos deux coeurs sont sur pause pour des raisons évidentes autant que très intimes. Sa vie est compliquée et son travail est très prenant, il est comme le Mistral, pas l'auteur, non non, mais comme ce vent fou de Provence qui arrive en tourbillonnant de partout comme un bourrichon et en s'épivardant en rafales désordonnées. Ma vie n'est guère plus simple, nous en conviendrons. Je suis comme la Tramontane, moi, cet autre vent (pour rester dans le thème, hehe)qui se propulse en ligne droite en glissant sur les Pyrénées comme un dingue. Pour avoir connu les deux, je vous dirais qu'ils ont de la personnalité, ces vents fous. C'est pourquoi les Provençaux les ont baptisé avec déférence. Ils sont vivants en diable. Mais ils se rencontrent rarement. La morale de l'histoire, c'est qu'on se verra une autre fois, Monamant et moi. Je n'ai donc rien de torride à vous raconter. Dommage, je me sentais en verve, question croustillance.

J'en ai donc profité pour rencontrer des individus fort sympathiques que je voyais toujours dans les salons mais à qui je n'avais jamais parlé pour des raisons obscures. J'ai assisté au lancement de la collection Coups de Tête (dirigée par Michel Vézina)en compagnie de Stanley Péan que je n'avais pas vu depuis trop longtemps, et j'ai rencontré Elise Turcotte, dont j'ai acheté le dernier livre "Pourquoi faire une maison avec ses morts" pour offrir à maman, je vous expliquerai pourquoi une autre fois. J'en ai profité pour me munir de son premier roman intitulé "Le bruit des choses vivantes" (n'est-ce pas un titre magnifique?), qu'elle m'a gentiment dédicacé puisqu'on s'est entendues comme larrons en foire, toutes les deux. Elle est géniale, cette femme. Dynamique, drôle et énergique, elle a aussi une grande sensibilité et un regard franc. Il me tarde déjà de la revoir à Montréal la semaine prochaine.

Hier soir quand je suis arrivée chez moi, j'étais fourbue du corps et de la tête. Je n'avais qu'une idée après m'être tapé 900 kilomètres en deux jours et des réunions au bureau: prendre une douche bouillante, m'habiller en confo et m'ouvrir une bouteille de vin. M'asseoir devant mon ordi, faire ma tournée des blogs tranquillement, répondre à mes courriels et me coucher tôt. J'ai dormi sans m'éveiller, pour la première fois depuis 10 jours.

jeudi 25 octobre 2007

Réminiscences 2

Parfois, on ne comprend rien aux départs trop longs, comme ceux qui ne font jamais revenir les personnes importantes qui s’occupent de nous. On pleure quand on ne comprends pas. Moi, j’ai beaucoup pleuré dans ma maison bleue. C’était une maison avec des murs pas solides, des murs bleus, bien sûr, dans un tissu que maman avait acheté pour la construire, quand il pleuvait un après-midi de novembre. Elle disait qu’il faut un endroit pour avoir une cachette à nous. Comme une maison dans la maison, mais juste pour une personne. Avec un coin pour recevoir un ami, si on veut. Elle m’avait fait fermer les yeux, pour y penser. Elle disait que si on pense très fort à des images, elles apparaissent dans notre paupière et qu’on peut voir comme sur un écran ce qu’on veut. Moi en tout cas, il faisait soleil dans le paysage de ma maison, parce que je voyais du jaune entrer par la fenêtre et qu’il y faisait assez chaud. J’y passais de longues heures à me plonger dans les romans que je trouvais dans le grenier de ma voisine.

Il y avait des livres tout le long des murs en pente, sur les poutres du toit, sur des vieux caissons en bois qui dataient de longtemps avant ma naissance, quand monsieur C. vivait sur la ferme de son père. Il y avait tellement de livres aussi cachés dans la poussière, même dans les toiles d’araignées, et sur des étagères qui branlaient beaucoup. C’était le grenier-aux-trésors. On y montait par un escalier qui se repliait dans le plafond, et j’avais le droit d’y aller quand je voulais avec des biscuits qui sortaient du four. Il y avait toujours quelque chose qui sortait du four chez ma voisine. Comme si elle brûlait les heures de l’après-midi exprès pour passer le temps. Alors quand j’avais envie de sucré, je traversais la haie et j’allais dans cette maison qui sentait bon le ragoût et le gâteau aux épices. Je repartais avec des piles de livres de toutes les couleurs sur des mondes qui étaient plus beaux que la vraie vie. Je veux dire, parfois les héros pleuraient ou ils avaient mal, parfois aussi les gens mourraient ou se faisaient des blessures, mais ça finissait presque toujours bien. J’entrais dans la tête des gens dans les pages et je devenais si excitée que mes yeux mangeaient les mots trop vite, et j’avais alors une boule dans mon ventre. Dans ma gorge aussi. Comme si l’air que je respirais était trop serré. Je ne lisais jamais dans le grenier parce qu’il faisait vraiment trop chaud ou trop froid. J’entrais en me tenant d’une main au rebord de la trappe et je regardais la poussière qui ne bougeait pas dans le rayon de lumière, ou j’écoutais la pluie qui tapait les tuiles. Parfois même j’entendais des petits grattements dans le coin, derrière le vieux coffre interdit. J’entrais et je respirais parce qu’il faisait silence autour et que je me sentais bien. Ma mère disait que c’était la sécurité. Moi, je disais que c’était mon univers secret, même si tout le monde savait où j’étais. Je me promenais sur le vieux tapis du milieu de la pièce, je touchais un peu aux choses du passé mais pas à tout parce que Madame C. ne voulait pas. Elle disait qu’il y a des choses qu'il faut attendre, d’autres qui sont sacrées, et d’autres pour les enfants. Alors je touchais les choses pour les enfants. Sauf quand Monsieur C. montait avec moi, quand il n’était pas au jardin ou chez les voisins pour les aider dans les tâches de la terre. J’aimais beaucoup qu’il vienne avec moi, à cause de sa salopette bleue de travail, sa grosse veste de laine qui sentait trop bizarre et ses mains noires. Je le trouvais drôle avec son gros nez et les poils qui sortaient de ses oreilles comme des petites pattes d’araignées. Il était vraiment plus grand que papa mais il avait une voix plus douce, et il n’entendait plus aussi bien que dans sa jeunesse. Il avait les yeux qui riaient même quand sa bouche était muette, et il soufflait un peu en montant. Quand il s’était remis, il ouvrait des boîtes et me racontait des histoires sur les choses qui dormaient tout au fond, couchées sur des journaux jaunis.

vendredi 19 octobre 2007

Pour contrer la grisaille







Bonne fin de semaine! (et hop! À l'apéro maintenant...)

p.s: pour le bénéfice de ceux qui viennent de se joindre à nous, j'ai une passion pour le ciel vu de mon balcon. Mes amis aussi, je crois. Le geste spontané des gens qui viennent chez moi pour la première fois est de sortir dès leur arrivée. Je ne les blâme pas, je fais la même chose tous les matins au réveil depuis 6 ans. J'ai toute une collection de photos prises hiver comme été, je ne m'en lasse pas. Je vous épargne pour l'instant celles de l'hiver, elles viendront assez vite. Je vous promets des belles tempêtes...

mercredi 17 octobre 2007

Insomniaque... encore

3h du mat'. Ça fait une heure que je tourne dans mon lit en soupirant. Très tôt, je me suis vautrée dans mon lit de la chambre 414 en grognant de bonheur à l'idée de me taper une vraie nuit réparatrice. Mais j'ai le sommeil agité et toutes les lueurs autour traversent mes paupières en me tirant vers cet éveil de trop qui fait que rendue à ce point, je ne me rendors pas. La lumière du corridor qui filtre sous la porte, la veilleuse de la salle de bain qui nimbe la chambre d'une semi clarté, les chiffres du réveil et leur halo vert diffus pour mes yeux de taupe. J'attrape mes lunettes et je descends les 4 étages pour aller prendre un peu d'air frais. La réceptionniste de nuit me jette un regard en point d'interrogation: "Insomnie", que je lui dis. Elle me lance un sourire contrit. Je suis là, debout sur le bord de la 20 à 3h du mat, à grelotter, il y a un peu de brume, je crois. Je me sens comme dans un film. Je ne croise personne et c'est dommage. J'aurais bien discuté à mots feutrés avec quelqu'un, quelques minutes. Tant qu'à y être.

dimanche 14 octobre 2007

Réminiscences

Elle cherche dans sa mémoire des souvenirs de lui et elle n'en trouve aucun qui soit beau. Elle ne voit comme dans un lointain halo que les images de la maladie qui a habité la maison pendant 3 ans comme une septième personne qui prend toute la place. Puis le détail plus précis du moment de la mort qui lui a fauché son père. Elle se rappelle l'énorme jambon à l'odeur écoeurante apporté par une voisine (elle ne peut d'ailleurs plus en manger depuis ce soir-là d'il y a presque 20 ans déjà), et de ces horribles hommes en manteaux longs qui ont sorti le corps de la maison dans une housse en plastique en levant leurs chapeaux noirs. Instant figé dans le souffle glacial de l'hiver. Vision intensément déroutante pour une fillette de 6 ans. Pour les autres aussi, d'ailleurs.

Elle ressent toujours l'absence comme de l'abandon, elle se souvient de l'étreinte qui se désserre puis du silence de l'après dernier souffle. De la place vide dans son fauteuil préféré. Elle en veut aux autres pour les souvenirs heureux qu'ils gardent précieusement, elle regrette tous les non-dits, les questions qu'elle n'a pas posées et qui la tarabustent maintenant qu'elle perçoit mieux ses lacunes. Elle en veut à celui qui n'est plus de n'avoir rien laissé pour elle, elle aurait tellement aimé lire des mots rassurants. Elle était trop petite pour se remémorer à quel point il l'aimait. Je ferai tout ce que je peux pour le lui rappeler.

mardi 9 octobre 2007

Monamant

Je suis installée à plat ventre sur mon lit comme Carry Bradshaw quand elle écrit sa chronique en fumant et en battant des pieds comme une ado de 15 ans. J'ai les pieds sur l'oreiller et je ne peux pas fumer parce que je suis dans une chambre d'hôtel champêtre. Les murs sont carreautés, mon édredon est fleuri, il y a des tableaux buccoliques sur les murs et des meubles massifs en bois qui viennent sûrement d'un antiquaire de la région. Il y a même des pensées écrites sur les portes d'une belle main d'écriture de grand-maman: Travaille comme si tu n'avais pas besoin d'argent, aime comme si tu n'avais jamais été blessé, danse comme si personne ne te regardait. Ou encore: Si aimer est un crime j'en ai commis un grand car je t'aime tendrement.

J'avais rendez-vous avec quelqu'un qui n'est pas là. Imprévu majeur de l'existence, ça faisait des lustres qu'on devait se retrouver, je comptais les dodos qui me séparaient de LUI. De ses yeux posés sur moi comme des putains de braises incandescentes, de sa voix sur mes lobes et dans mon cou et sur mes lèvres, de ses bras tellement sexy qui me propulsent et de ses petits plis juste là, de ses grands éclats de rire qui font fondre toutes mes réserves et de cette façon particulière qu'il a de me faire sentir telle la grande déesse de l'amour et du sexe puissance mille qui fait décoller du sol et remplir l'espace d'atomes explosés et de grands frissons magistraux. Je viens de me retourner sur le lit vide comme une crêpe les bras en croix et les yeux au plafond à la seule évocation de la façon dont cette chambre pourrait être remplie.

Je l'appelle Monamant. En un seul mot. Avec une majuscule comme chacune de nos rencontres brèves et espacées. Qu'on garde tous deux en tête pendant des heures pour les frotter sur les parois du crâne et laisser déteindre les nuances de chacun des gestes, pour les empêcher de se dissoudre trop vite, pour retenir le grain des paroles et le métal du registre descendu des voix. Qu'on revoit à la loupe avec des brûlures aux paumes et des ramolissements de partout, qu'on protège des soupirs nostalgiques et des courbatures du coeur, qu'on chérit parce que c'est exactement ce qu'il nous faut. Je me jette sur le côté un oreiller callé entre les jambes. Je ferme la lumière.

Quand j'étais petite, avec mon père, on avait une plage secrète qu'il avait baptisée AKILAWI.

LUI, c'est carrément mon AKILAWI d'adulte. Une plage dissimulée que personne ne connaît, un endroit protégé où prennent place des histoires qui tiennent dans le silence, des échos à chacun des pas, le sol craquant de millions de minuscules coquillages nacrés qui restent pris dans les rainures de mes semelles. Des moments figés sur tout ce que je possède de contradictions, des minutes entières de brume opaque et de vaguelettes qui lèchent les pieds, des aubes frisquettes et humides, des départs précipités pour cause de marée haute.

Je reste sur le côté, un oreiller entre les bras.

vendredi 5 octobre 2007

Comment dire

J'ai eu l'occasion il y a quelques jours de sortir des mots un peu pris au travers de la gorge pour donner des explications. À une question très personnelle et sensible. En général, je parle avec une facilité désarmante; à ce moment-là, j'étais vague et hésitante parce qu'il m'arrive de plus en plus souvent d'avoir peur de la façon dont ils franchissent le seuil. J'ai peur de leur poids, de ce qu'ils risquent de provoquer de rédition s'ils sont pris pour ce qu'ils ne sont pas. Peur aussi de la façon dont ils sont parfois colportés pour arriver en bout de course détraqués et corrompus.

Alors j'en ai ravalé la moitié et j'ai mis le bouchon sur la bouteille. Ce que j'avais à dire ressemble pourtant à une fumée bleue qui tournoie dans des rayons obliques. C'était léger et transparent, un peu éthéré, même. Je voulais simplement traduire des sensations diluées par le temps et l'espace, quand les images ont pris la place qu'elles méritent dans l'hémisphère gauche. J'ai fait l'huître et j'ai laissé la question en suspend. L'autre a levé un sourcil, je me suis levée et je suis sortie fumer une cigarette en maudissant cette façon à peine dissimulée de fermer la porte au nez de quelqu'un.

J'ai ensuite marché longuement en lui répondant dans ma tête. Mais les mots qu'on ne dit pas ne reviennent jamais, et s'ils ressurgissent à l'occasion, ce n'est jamais de la même façon.

dimanche 16 septembre 2007

L'amour nécessaire

Sa tristesse est tellement énorme qu'elle ne tient pas dans les murs de son appartement. Elle gonfle et elle enfle jusqu'à s'imiscer dans toutes les craques du plancher, dans les tiroirs, sous les fauteuils et entre ses draps, elle se matérialise en fumée opaque et rampante comme les langues de brumes dans les forêts de films d'horreur, elle colle à sa peau, à ses vêtements et à son coeur pour rompre les barrières qu'il a élevées à l'intérieur de lui. Sa tristesse est tellement immense que parfois, le souffle lui manque, son cou ploie, ses mains tremblent, les mots pris dans sa gorge brûlante et serrée comme un étau qui broie sa vision. Sa tristesse est rude et pugnace, elle frappe de plein fouet mon coeur, elle glisse en moi pour venir toucher le point juste là au centre de tout ce que nous sommes. Je la vois comme une bête à dompter, je la ressens comme si elle était mienne en moins pire, c'est sûr, mais mienne quand même. Je voudrais la prendre et la jeter par la fenêtre, aller loin et la pitcher en bas d'une falaise, la prendre et la sortir à tout jamais de lui. Mais je ne peux pas. JE NE PEUX PAS! Je peux seulement ouvrir les bras et tenir sa tête là sur ma poitrine, laisser ma main sur son front, écouter ses larmes et retenir les miennes pour lui insuffler l'amour nécessaire. Il n'y a que ça qu'on peut faire, non?

lundi 10 septembre 2007

Missive

Je viens de recevoir une lettre d'outremer. Que j'ai pris le temps de lire assise tranquille avec mon apéro et une clope, en relisant des passages et en tenant le papier à deux mains. Une qui sent le goémon, les plages de galets cinglées par le ressac bruyant, les bières fraîches bues aux terrasses dans le soleil de fin de journée, avec en arrière-scène les falaises brisées et intenses de la Normandie. Une vraie longue lettre d'un vrai grand ami. Avec son écriture élancée comme ses doigts de luthier, ses mots choisis invariablement avec soin, ce mélange de paroles et de silences sous-jacents comme il y en a toujours eu entre nous pour nous permettre de mesurer le poid et la nature des événements. Un amalgame de confidences et de non-dits, en quelque sorte. Un rappel à l'amitié qui perdure toujours au-delà de l'éloignement, à l'intimité et à l'indestructible confiance. Il est de ces personnes dont on sait avec certitude qu'elles seront toujours là. Des relations construites avec tellement de ciment qu'on est certain que malgré les fissures, elles ne tomberont jamais. De ces gens qu'on retrouve avec des élans si forts qu'une seule soirée de bavardage permet de rattraper au vol, de comprendre et d'aimer tout autant que lorsqu'on s'est quitté.

Ma lettre est ouverte sur la table. Je la garderai dans une boîte, comme je faisais il y a 1000 ans, avant qu'on ne s'écrive que sur l'écran.

dimanche 2 septembre 2007

Portrait 4

Il écoute la tête penchée sur le côté, les yeux immobiles et les lèvres entrouvertes. Quand il parle enfin, son regard s'éloigne vers la gauche pour scruter un point invisible au-delà de ce qui existe. Il réfléchit. Sa voix est basse et ses traits s'animent, ses mains virevoltent en de larges gestes qui appuient ses propos et déplacent de l'air. Il semble ne jamais juger les actions des autres mais aime bien commenter leur apparence générale ou les paroles insensées qu'il saisit à la volée. Il est brillant et quand il défend une idée ou qu'il expose un projet, sa force de caractère et ses convictions s'étalent en longues phrases précises et étoffées. Ses bras sont un refuge solide et odorant et lorsqu'on a le front dans son cou, on sent cette artère battre plus vite que son souffle. Il a souvent de grands éclats de rire qui le font ployer la tête vers l'arrière et tressauter des épaules, on ne peut s'empêcher de pouffer avec lui de bon coeur. Il sait trouver les chemins qui mènent aux autres. Il est du genre à acheter de l'huile à massage pour réconforter une amie, à laisser une fleur sur un pare-brise pour faire une surprise, appeler à minuit pour savoir si l'autre va bien, à murmurer jusque très tard pour éloigner l'ennui ou la peur, à changer ses plans à la dernière minute pour donner un coup de main, à questionner jusqu'à ce qu'il ait les réponses qu'il cherche. Il ressemble à une allée de torches qui empêche de trébucher ou de se perdre.

samedi 1 septembre 2007

Gitane

Je viens de rentrer chez moi après plusieurs jours d'absence. Mon répondeur était engorgé de messages. Mes soeurs, mon frère et ma mère m'ont tous appelée sur mon cellulaire cet après-midi parce qu'ils pensaient que j'étais quelque part au fond d'un ravin ou plongée dans l'enfer de la drogue. Je mène une vie de gitane. J'ai parfois l'impression d'être un courant d'air; je ne défais jamais entièrement mes sacs, mes cosmétiques restent dans ma trousse, mon coffre d'auto est mon bureau et quand je cherche quelque chose, je vais toujours voir dans ma boîte à gants ou sous mes bancs pour le retrouver. Je connais les réceptionnistes des hôtels par leur prénom et j'ai des amis dans presque toutes les villes où j'ai des clients. Des gens qui ont osé me sortir de mes livres, qui m'ont forcé à lever la tête, à les regarder et à leur parler. Qui m'attendent maintenant de mois en mois pour des rendez-vous un peu imprévus, le temps d'un souper et de quelques shooters. J'aime la route à la folie. J'adore l'idée de l'impossible routine, voir à la fois la lune et le soleil quand je pars à l'aube, me sentir maîtresse de la route quand personne ne la partage avec moi, me faire des îles d'oreillers et dormir à l'hôtel dans des draps blancs en me vautrant comme dans la ouate. Rouler par défi, suivre des regards, découvrir des cafés ou des bars, connaître mon pays, être libre. Libre. Mais à force de partir, je réalise que je suis toujours contente de revenir, de poser mes valises dans ma chambre, d'aller marcher dans ma ville et de dire que je suis revenue. Tout est toujours à redécouvrir.

vendredi 31 août 2007

Portrait 3

Elle aime bien se retourner dans son lit en grognant d'aise, reléguer son maquillage aux oubliettes, ne porter que des espadrilles, baiser à toute heure du jour et de la nuit, prendre l'apéro très tôt et longtemps, traîner sur les terrasses, prendre la route sur un coup de tête pour aller déjeuner loin. Manger des huîtres arrosées de jus de pamplemousse, lire la tête à l'envers sur son nouveau divan, espionner des conversations au restaurant ou dans le métro et s'en faire des coups de théâtre. Elle aime se promener la nuit et regarder par les fenêtres éclairées. Surprendre des scènes dont elle se repaît en cachette. Elle aime bien entrer dans l'intimité des gens, elle prend possession de l'espace quand elle s'invite chez eux, sans doute pour tester les limites de leur solitude. En laissant une brosse à dent sur le bord de l'évier, par exemple, ou des sacs dans l'entrée, un savon dans la baignoire, une serviette derrière la porte, un verre de vin vide sur la table du salon. Une trace de doigt dans la poussière d'une bibliothèque. Elle désire la tendresse qui s'étire sans rien promettre et une main lisse dans ses cheveux, qui s'arrête juste là, près de la tempe. Elle espère parfois des bras juste pour calmer ses paumes ouvertes. Elle veut simplement parvenir à respirer en fermant les yeux à demi et se sentir chez elle partout

mercredi 15 août 2007

Contradictions

On est drôlement fait.
On veut de l'espace mais si personne ne nous cherche, on se dit que personne ne s'inquiète, on veut l'amour et quand on l'a, on regarde parfois ailleurs en se disant que les gens seuls sont biens. On veut se coucher tôt et on sort, on lit, on écoute la télé, on tchate, on tourne et retourne avec nos pensées comme une couette trop pesante. On veut maigrir et on se tape des gâteaux au chocolat ou de la poutine, on veut la paix et on s'énerve après des riens. On veut arrêter de boire quelques jours et on accepte le premier 5@7 qui se présente. On a envie de silence et on met de la musique, on veut parler, se confier et se dévoiler mais on se tait, on ment, on dissimule ou on se demande si on devrait dire ce qu'on a à dire. On veut économiser et on se tape des bouffes à 150$, on veut être sage et on frenche le/la premier(e) venu(e), on fume des joints, on prend une brosse. On dit oui quand on veut dire non, on veut éviter certaines erreurs et on en commet d'autres, on veut partir loin, longtemps, mais on reste à cause de la job et de l'appart, on veut voir notre famille et cet ami qui nous manque mais on n'a pas le temps. On a peur de la solitude mais maudit qu'on est ben tout seul dans un divan tranquille, on a peur de l'engagement mais on se surprend à vouloir l'autre tout près, tout le temps. On a la chienne d'échouer mais on bombe le torse et on fonce avec tout ce qu'on peut, on craint d'avoir mal mais on se laisse quand même aller. C'est pas reposant tout ça.

vendredi 10 août 2007

Portrait 2

Elle essaie d'écouter le silence. De voir ce qu'il a à lui apprendre. Elle n'ouvre pas la radio, ne met pas de musique, elle se couche tôt pour voir si les nuits se passeront mieux. (Elles ne se passent pas mieux, elle a des problèmes avec la nuit. Elle en aura toujours.) Elle fait encore des cauchemars et se réveille à l'aube avec les oiseaux et la lumière. Elle ne sait plus trop qui regarder des femmes ou des hommes alors elle regarde tout le monde pour tenter de capter cet éclat particulier qu'elle aime voir sous les couches que les gens mettent par-dessus eux. Elle ne se protège pas trop, elle aime mieux guérir que prévenir. Elle sourit aux agents de circulation et aux commis de magasin, ouvre la porte aux handicapés à moteur, laisse passer la femme enceinte devant elle dans la file des toilettes publiques, marche la tête haute et pivotante sur les trottoirs. Elle écoute. Le silence et les bruits ambiants. Le frigo qui ronronne, la goutte qui fait ploc à répétition, les rumeurs de la ville et de ses amis bavards. Elle lit des livres qui traînaient dans les tablettes, pense en vendre quelques uns pour faire de la place mais a peine à imaginer se départir des pages qui l'ont fait quitter sa vie. Elle a des milliers d'images en sarabande constante dans sa tête. Elle se demande qui lui manque, ce qu'il lui manque. Elle est confrontée à elle-même. Elle va aller voir ce qu'elle peut trouver de beau, comme une plongeuse en apnée qui descend des paliers à la recherche de ce qu'elle n'a encore jamais vu.

mardi 7 août 2007

Portrait 1

Elle avait des pouces plein les mains. Ses sauces collaient aux chaudrons, son couscous était gluant, les rideaux tombaient mal, elle lavait les vêtements au mauvais cycle et les tissus se froissaient ou déchiraient ou faisaient des peluches. Elle aimait faire le ménage de son intérieur mais sa maison n'était jamais impeccable, les robinets fuyaient, ses plantes mourraient de sécheresse ou de noyade, de manque de lumière ou de chaleur trop vive. Elle reculait dans les poteaux, accrochait les voitures dans les parkings, fonçait dans les cadres de porte, renversait inévitablement son verre de vin rouge sur les nappes blanches des restaurants. Son café sur son collègue de gauche en réunion, son rosé dans un cendrier plein. Elle trébuchait sur les trottoirs, glissait sur les rochers en s'écorchant les genoux, était couverte de bleus à force de se cogner sur les coins de table. Elle se perdait sans cesse sur la route, incapable de lire une carte, se barrant invariablement dans la direction opposée. Elle s'y reprenait à trois fois pour décrocher une fenêtre double. Elle n'avait aucune patience pour les files d'attente, à l'épicerie et à la banque elle soupirait sur la lenteur ambiante. Elle n'aimait pas non plus la solitude, le silence lui faisait peur, elle le trouvait assourdissant alors elle allait toujours ailleurs pour les rumeurs des conversations et les discussions qu'elle pouvait glaner discrètement pour alimenter son côté voyeur. Elle voulait sans cesse des histoires pour chasser la monotonie, pour se sentir vivante et avoir des choses à raconter, petites anecdotes croustillantes qui provoquaient les éclats de rire de ses proches. Elle voulait être une luciole. Elle était la fée clochette prise au piège d'une cage de verre.

mardi 17 juillet 2007