lundi 10 septembre 2007

Missive

Je viens de recevoir une lettre d'outremer. Que j'ai pris le temps de lire assise tranquille avec mon apéro et une clope, en relisant des passages et en tenant le papier à deux mains. Une qui sent le goémon, les plages de galets cinglées par le ressac bruyant, les bières fraîches bues aux terrasses dans le soleil de fin de journée, avec en arrière-scène les falaises brisées et intenses de la Normandie. Une vraie longue lettre d'un vrai grand ami. Avec son écriture élancée comme ses doigts de luthier, ses mots choisis invariablement avec soin, ce mélange de paroles et de silences sous-jacents comme il y en a toujours eu entre nous pour nous permettre de mesurer le poid et la nature des événements. Un amalgame de confidences et de non-dits, en quelque sorte. Un rappel à l'amitié qui perdure toujours au-delà de l'éloignement, à l'intimité et à l'indestructible confiance. Il est de ces personnes dont on sait avec certitude qu'elles seront toujours là. Des relations construites avec tellement de ciment qu'on est certain que malgré les fissures, elles ne tomberont jamais. De ces gens qu'on retrouve avec des élans si forts qu'une seule soirée de bavardage permet de rattraper au vol, de comprendre et d'aimer tout autant que lorsqu'on s'est quitté.

Ma lettre est ouverte sur la table. Je la garderai dans une boîte, comme je faisais il y a 1000 ans, avant qu'on ne s'écrive que sur l'écran.

1 commentaire:

Doparano a dit…

Aujourd'hui, j'ai dit à mon amoureux que j'aimerais bien recevoir une lettre dans la malle. J'adore un email qui m'apporte des nouvelles d'un ami perdu de vue mais y'a rien comme une enveloppe dans la boite de métal pour me réchauffer le coeur.