samedi 1 septembre 2007

Gitane

Je viens de rentrer chez moi après plusieurs jours d'absence. Mon répondeur était engorgé de messages. Mes soeurs, mon frère et ma mère m'ont tous appelée sur mon cellulaire cet après-midi parce qu'ils pensaient que j'étais quelque part au fond d'un ravin ou plongée dans l'enfer de la drogue. Je mène une vie de gitane. J'ai parfois l'impression d'être un courant d'air; je ne défais jamais entièrement mes sacs, mes cosmétiques restent dans ma trousse, mon coffre d'auto est mon bureau et quand je cherche quelque chose, je vais toujours voir dans ma boîte à gants ou sous mes bancs pour le retrouver. Je connais les réceptionnistes des hôtels par leur prénom et j'ai des amis dans presque toutes les villes où j'ai des clients. Des gens qui ont osé me sortir de mes livres, qui m'ont forcé à lever la tête, à les regarder et à leur parler. Qui m'attendent maintenant de mois en mois pour des rendez-vous un peu imprévus, le temps d'un souper et de quelques shooters. J'aime la route à la folie. J'adore l'idée de l'impossible routine, voir à la fois la lune et le soleil quand je pars à l'aube, me sentir maîtresse de la route quand personne ne la partage avec moi, me faire des îles d'oreillers et dormir à l'hôtel dans des draps blancs en me vautrant comme dans la ouate. Rouler par défi, suivre des regards, découvrir des cafés ou des bars, connaître mon pays, être libre. Libre. Mais à force de partir, je réalise que je suis toujours contente de revenir, de poser mes valises dans ma chambre, d'aller marcher dans ma ville et de dire que je suis revenue. Tout est toujours à redécouvrir.

1 commentaire:

Marius a dit…

Ah ma Gitane si tu cherches tes lunettes je les ai trouvées. Merci encore de ta visite à la maison. Tu as raison je te fais un double des clés.