Parfois, on attend trop longtemps avant de parler. On garde les mots serrés dans nos poings, par peur ou par colère. On garde les mots sans penser à quel point ils pourraient être libérateurs pour l'autre comme pour soi. On attend des jours, des mois ou même des années, on laisse leur pointe tracer des arabesques complexes à l'intérieur, on se gruge le tour des ongles à chercher comment les sortir. On pleure de rage ou de dépit, on s'escrime à les murmurer cent fois la tête pesante sur l'oreiller, on perd notre regard à force de le tourner vers ce recoin caché en soi alors que la lumière est plus souvent dehors. On se crée alors un monde d'images qui ne ressemblent que très peu au réel, on invente des pensées qu'on accroche comme des cons aux commissures de l'autre, en pensant à tors qu'on a raison.
Il vaut mieux s'asseoir et parler, ou écrire fébrilement la nuit pour offrir un fleuve le matin venu, un cours bouillonnant de phrases qui lavent les échecs ou les tristesses. J'ai reçu ce matin un message coulant comme un onguent tiède qui apaise beaucoup de choses. Je l'ai relu en boucle pour en capturer toute l'importance. J'ai laissé mes idées fausses exploser une à une et sortir de ma tête. En pleurant de soulagement, j'ai aussi laissé l'idée de la paix s'installer en moi. Je n'y suis pas encore tout à fait, mais une chose est sûre, mon coeur pèse beaucoup moins lourd.
Je suis contente et rassurée.
3 commentaires:
Excellent !
OUAIS!
Bien contente pour toi.
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