La nuit dernière, il s'est passé quelque chose de très étrange. Il ventait si fort que les craquements du toit et le bruit des objets qui se déplaçaient sur mon balcon m'ont réveillée plusieurs fois. J'entendais distinctement le sifflement de l'air passer dans l'interstice (gros comme mon petit doigt) des vieilles fenêtres à carreaux de ma chambre. Je me suis dit qu'il était grand temps que je calfeutre tout ça. Juste avant mon deuxième éveil, je rêvais que j'écrivais. Un roman pour ados. Et j'écrivais réellement dans ma tête, même éveillée, les phrases naissaient du trouble de ma nuit, de la noirceur, du creux de mon oreiller. J'écrivais et je me disais qu'il fallait que je me lève pour noter les phrases qui venaient enfin, au moins un mot, une idée, un lien, au moins la trame, je me disais qu'il fallait que je soulève la couette et que je pose mes pieds sur le plancher froid. Je n'aurais même pas eu à allumer la lumière, juste à prendre le carnet sur le bout de mon long bureau et ce stylo posé à côté. Mais je ne l'ai pas fait à cause de la peur et de la solitude, à cause du vent qui me donnait l'impression de toucher l'essentiel et de la crainte de rompre le charme, de couper le fil. La certitude que j'allais me souvenir au réveil m'a fait me retourner et coincer ma tête sous le drap rouge.
J'ai cherché l'idée sous la douche, statique sous l'eau brûlante. Puis dans mon café en tournant une mèche d'un air absent. En marchant jusqu'au bureau de vote dans l'air glacial, puis entre chaque chapitre du roman que j'ai dévoré ce soir, quand trop ivre des mots je levais les yeux sur la ville cristallisée. Rien à faire, je ne la retrouve pas. Mon idée. Elle est partie avec le vent.
J'aurais donc dû me lever. Je me sens dépossédée d'un songe qui aurait pu être une clé.
8 commentaires:
Les vents vont et viennent.
Les idées aussi.
T'en as plein, juste là.
Et là.
Je sais! Mais celle-là était pas pareille. :0)
Ton inconscient fait partie de toi. Tout va revenir. Fais-moi confiance.
...zut!crotte! j'comprends ça ! j'te souhaite de la retrouver !
J'te souhaite vraiment de la retrouver... car on l'attend ce roman! ;o)
Je vois que toi aussi l'inspiration te viens dans les moments les moins appropriés de la nuit. Toujours aux heures tardives qu'elle se pointe, cette idée de génie!
Condamné à agiter sa plume à la lueur de la lune. Au crépuscule l'idée s'évapore.
Tu moulines de l'image en masse.
Cela me serait arrivé et j'aurais écrit qq chose comme : J'avais une idée. J'suis restée au lit. Je l'ai perdue.
;-)
Doodle: :0)
Je peux pas m'en empêcher. Je suis maniaco-expressive.
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