Parfois je l'entends hurler. De longs geignements qui naissent des entrailles d'une douleur dont elle ne discerne plus la source. À moins que je ne me trompe et qu'elle pleure, en ces brefs moments de lucidité, la folie qui cloue des draps faseyants à ses fenêtres. Je l'imagine couchée sur son lit, ses ongles creusant les paumes moites de peur, les yeux fermés très fort sur les images de la vie d'avant, quand elle avait toute sa tête et des talents. Lorsqu'elle n'avait pas cet air égaré qui effraie les gens, ces yeux en soucoupes ébréchées et ces longs poils autour des lèvres et sur le menton qu'on dirait des cils en rade. Quand elle pouvait encore se mouvoir d'un pas leste plutôt que de cette démarche chaloupée qui lui donne l'air de tanguer comme un oeuf sur un comptoir crade.
Elle a le soleil plombé dans le crâne. Avec des personnages en contre-jour qui lui ordonnent de laver ses vitres au jus d'orange, de rouler des cigarettes pour la cantonade et d'installer des chaises de patio sur son étroite galerie pour le thé de 4 heures. Ses invités invisibles la font opiner du chef, se taper les cuisses, ils la font grommeler et lever le poing avant qu'elle ne l'abatte sur la planche écaillée qui lui sert de table et qu'elle les foute à la porte en hululant des injures rudement bien envoyées.
Elle accroche sur sa porte des lapins roses crayonnés au bois ou des araignées faites de papier brûlé. Sous ma porte, des photos de poubelles ou de la cour en chantier dans les années 80, des consignes subliminales pour le lavage des escaliers, des messages codés d'espionne du quartier ou une prose tracée en bâtonnets tremblotants dont je ne pige RIEN. Sur le pallier, des traînées de merde de chat qui coulent de ses sacs arrachés à la glace, de la graisse de bacon rance, des journaux en anglais et des séries d'empreintes collantes. Ses mains sur les murs comme des gants noirs indécrottables, une porte qui claque, qui claque, et qui re-claque comme des gifles qu'elle assène au silence quand il survient. Le silence dont elle ne sait plus que faire, siphonnée de partout par les minutes qui déroulent leur langue gluante sur elle en la scotchant au divan défoncé, à la chaise cassée de sa table, à son coin bricolage, à son lit vide, à sa vie entière.
Sa solitude brisée par le commis-livreur de médocs, l'infirmière qui lui parle haut perché comme si elle était non pas folle, mais sourde, son fils qui expédie les visites comme un livreur de journaux à vélo, à la volée, en roulant encore pendant qu'il passe. Un coup de vent. Puis il la laisse scruter les poussières tombantes, marcher du talon et fixer la première image qui passe. Elle donne un bout de saucisse à son gros chat pelé. Et elle met l'eau à chauffer pour le thé de 4h. La visite n'attend pas.
Sa voix monte jusqu'à moi, voix grave entre les lattes du parquet, et son rire dédoublé alors qu'elle se conte la blague du siècle, son rire qui saccade et qui se déchire dans l'aigu en sanglots de dérision. Jusqu'aux larmes sèches qu'elle avale en sauce brune en décapsulant une Carlsberg. Sa cigarette roulée repose sur le bord du cendrier plein. Dans sa tête, de la musique de mort, une pauvre chauve-souris affolée, des phrases amplifiées par l'écho de souvenirs troubles et une idée de dessin à suspendre au mur du salon.
17 commentaires:
Wow. Bravo. Y'a un malaise, là, un malaise sain. J'ai comme une motte qui passe pas. C'est très beau, ce texte, effrayant. Tu ouvres la porte sur un personnage et tu la lui refermes sur le nez. Et nous on peut voir, l'instant d'un cri, une douleur contre laquelle il n'existe pas de remède.
Comme disait Bukowski: "On débarque tout seul et on repart tout seul. Et la plupart vivent tout seul leur pauvre vie peureuse et amputée."
Chapeau bas, encore une fois.
Moi aussi j'ai pensé à Buk.
À quoi bon se foutre des frissons aux vampires et aux bébittes en mousse, alors que la véritable terreur tournoie juste là, dans les trois pièces barricadés de l'ennui ordinaire.
Ta...
Ça décapsule.
J'ai revu «Le Voleur Vit en Enfer» de Robert Morin, en lisant ça.
Brrr.
Voilà ce qu'on peut faire quand on se rebiffe et je le conseille à chacun qui peut avoir des ennuis avec ce gros connard de sarkozy ou sa clique de clowns de flics minables : je suis en train de régler un petit problème du genre détail avec cette grosse tache de si peu président de la république Française, en lui envoyant un avocat pour mises sous surveillance illégales, lynchage et plagiat. Avis à la population et merci pour l espace d'expression. Voilà, ceci est également une tentative de gros scandale public parce que ça calme pas mal les gros connards.
Voilà ce qu'on peut faire quand on se rebiffe et je le conseille à chacun qui peut avoir des ennuis avec ce gros connard de sarkozy ou sa clique de clowns de flics minables : je suis en train de régler un petit problème du genre détail avec cette grosse tache de si peu président de la république Française, en lui envoyant un avocat pour mises sous surveillance illégales, lynchage inspiré de bonnes vieilles méthodes qui ne déplairaient pas au ku klux klan, lynchage qui n'a mobilisé personne sur le web ou dans la presse et plagiat vulgaire et ridicule qui passe à la télé. Avis à la population et merci pour l espace d'expression. Voilà, ceci est également une tentative de gros scandale public parce que ça calme pas mal les gros connards.
et dotclear dit :Vous êtes exclu de ce forum. L'administrateur ou le modérateur qui vous ont exclu envoient le message suivant -
Quels Pétochards gerbants à Dotclear :)
Ok.
Voilà qui est étrange.
http://voldemots.blogspot.com/ http://www.petassecapitaliste.fr/ et femme libre comme si de rien n était ;D & http://kanya.over-blog.com/ et...http://www.penelope-jolicoeur.com/page/4/, le trône, quelle merveille de sagacité. Ah y a ça, aussi :D
http://www.traou.net/blog/,copine de tarquine,grandeclasse comme d'habitude.... ah,cesblogs du pouvoirs qui lynchent lesgens qui s'expriment avec l'argent public.... allez hop,et puis ça aussi...http://plagiat.ec-lille.fr/... tiens, encore un truc de la " blogosphère "
: http://histrion.agapi.free.fr/index.php?2008/11/29/149-fde
" le processus commence par un bon bottage de fesses molles. Surmonter les faiblesses. Pousser la chair récalcitrante.
Heureusement que la musique existe en ma petite boite magique! " (sic - vol de mots, ca méritait de circuler ce genre de trucs - Il parait qu'il faut une licence créative pour voir protéger ses textes
de plagiat de dernière dame...)
Anonyme: je ne comprends rien. Tu peux me dire où tu veux en venir? Et peut-être aussi me dire qui tu es. Accessoirement.
Arke.
Anonyme: tu as mal choisi ta tribune. Personne ne vient sur le blog de Miléna pour lire ce genre de propos violents. Fais de l'air, qu'on respire mieux.
J'ai reçu le même genre de message du premier de ces deux spammeur.
http://voldemots.blogspot.com/ http://www.petassecapitaliste.fr/ et femme libre comme si de rien n était ;D & http://kanya.over-blog.com/ et...http://www.penelope-jolicoeur.com/page/4/, le trône, quelle merveille de sagacité. Ah y a ça, aussi :D
http://www.traou.net/blog/,copine de tarquine,grandeclasse comme d'habitude.... ah,cesblogs du pouvoirs qui lynchent lesgens qui s'expriment avec l'argent public.... allez hop,et puis ça aussi...http://plagiat.ec-lille.fr/... tiens, encore un truc de la " blogosphère "
: http://histrion.agapi.free.fr/index.php?2008/11/29/149-fde
" le processus commence par un bon bottage de fesses molles. Surmonter les faiblesses. Pousser la chair récalcitrante.
Heureusement que la musique existe en ma petite boite magique! " (sic - vol de mots, ca méritait de circuler ce genre de trucs - Il parait qu'il faut une licence créative pour voir protéger ses textes
de plagiat de dernière dame...) et puis tiens encore de l'analogie : http://www.vinvin.org/2009/02/avec-la-nano-de-chez-tata-tas-bobo-au-cucul-.html - Pourtant Ce gros guignol ferme les fenêtres : http://www.vinvin.org/ - Il trie les commentaires quand on parle de ce qui le dérange,
un gros scandale public par exemple, manque d'humour l'abruti, pas sport. Bon, et si finalement on parlait lynchage, de non respect des droits d'auteur tout simplement ?
Non, mais.
Fatikant en tabarnak ce robot là...
Gom: C'est clair. J'en peux pu.
...ben 'coute: y'a toute sorte de voisinage et toute sorte de monde z'aussi. La folie en 4 quoi. Je soupçonne un genre de virus.
Excellent texte très chère: ça me rappelle une voisine que j'avais sur Champfleury à l'époque Limoilou.
Le bout qui me fait rigoler c'est les journaux en anglais qui font partie de la merde de chat, de la graisse de bacon rance et des empreintes collantes. On dirait que c'est tout pareil caca !
T'es une magicienne,,, tu fais disparaître les billets!
Doodle: Heu... c'est pas ça que j'ai voulu dire. C'est juste que c'est une nouvelle lubie qu'elle a. En 8 ans, je l'ai jamais vue lire en anglais. :0)
Dopa: ouais. Je le trouvais nullichon.
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