lundi 21 janvier 2008

Évadements

J'ai roulé en Beauce aujourd'hui. La Chaudière craquait de partout, paralysée par les glaces étanches, les blocs lustrés et la neige nouvelle. Les narines me collaient, j'avais les doigts gourds. Les routes étaient sèches et grises, la lumière frappait fort, les pneus tournaient carré en couinant. Ma tête aussi. Des mots en rafales, des bouts de phrases aussitôt oubliées, des questions: la place des fantômes, l'espace habité par les éclaboussures, la longueur du toboggan, l'endroit de l'atterrissage, les manières soudain plus claires de faire face aux revers, aux absences, aux silences mais aussi au souffle nouveau, aux images dérivées, aux nuits explicites, aux paroles issues du cisèlement délicat de la tendresse. Dévaler les courbes serrées de la route en expirant les rebours et les effluves surréelles qui sortent par tous les pores des mains. Penser à toi. Et croire en ce que j'y vois.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Il faut avoir la foi.

Fefille a dit…

...j'ajouterais même que chaque jour se vit (iiiiii!) d'espérances (aaaaaaance ! ) oh oui -iiii !

(sacré Dan Bélanger, réponse à tout dans ces moments là... )

Mek a dit…

Y a des huit lignes qui rendent 200 pages inutiles. Je pourrais relire ce billet 100 fois et je serais même pas saoul. C'est de l'eau de source.