Il vente toujours beaucoup au Cap. J'avais oublié mon maillot, je ne pensais pas qu'il ferait aussi beau. Alors j'ai roulé les jeans et sauté le haut. Le soleil plombait sous le vent, la plage s'étirait à marée basse et les voix des nudistes plus loin nous parvenaient étouffées. Mes cheveux sentaient le feu de bois, mes bras exsudaient la crème solaire et le grand air. Du bout des doigts, je faisais des dessins nonchalants dans le sable et j'avais l'impression de caresser le grain d'une peau gorgée de chaleur.
Les heures se sont fragmentées à cause du silence qu'on a laissé venir comme une troisième présence. Il y avait de la place entre nous. Assez d'espace pour divaguer l'une et l'autre dans des mondes qu'on se racontait par bribes avant de retourner vaquer dans nos crânes, hors du bruit de nos vies. Tranquilles. Étalées sur la couverture en patchwork, abandonnées au vent piquant qui charriait le sable sur nos cuisses et dans nos oreilles.
Avec toi, il est aussi facile de se taire que de parler.
3 commentaires:
si précieux.
Je t'ai lu et j'avais le vent dans les cheveux.
Magnifique.
Y reste de la place, sur la couverture ?
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