mardi 8 juillet 2008

La mer, seulement.

Je marchais d'un pas mouillé sur le bord de mon fleuve. J'ai dépassé Matane aujourd'hui, je file faire le tour de la péninsule pour visiter quelques clients éloignés. J'étais d'humeur assez confuse, partagée entre mes sautillements intérieurs et le ciel chagrin, mais aussi tiraillée entre ma langueur (conséquence d'une nuit presque blanche) et mon envie de profiter de chaque minute pour allier l'utile à l'agréable. J'en étais là dans mes réflexions lorsque j'ai rencontré cet étrange homme que je nommerai Zacharia. Il est le gardien fantastique de cet endroit où les grandes eaux rencontrent les nuées. Le plus étrange chez lui n'était pas sa pose contemplative, ni même sa tignasse effilochée telle les algues des profondeurs, mais bien sa queue de sirène. Elle était tellement sèche qu'elle craquait à chaque mouvement en faisant des bruits de papier sablé sur le socle où il avait posé son auguste derrière. De sa voix gutturale, il m'a permis de passer l'entrée de la digue pour aller en chaloupant me planter sur la ligne d'horizon. C'est souvent là que je me rencontre, sur les tirets ténus qui relient les mondes entre eux. Je voulais que le vent me parle, que l'espace me console.





Je voulais retrouver le silence mais tu fais trop de bruit dans ma tête. Tu es partout avec moi.

4 commentaires:

Doparano a dit…

J'ai fait exactement la même chose durant mes vacances, et... je fus rassurée de voir que la voix ne se taisait pas dans ma tête. C'est bon de ne pas me savoir seule même loin.

Enjoy, c'est tout.

Gomeux a dit…

Profite bien des tirets ténus.
C'est la saison.

Je fais le drôle.
Tu m'as mouillé les yeux avec tes photos et ton spleen.

La Gaspésie me fait pleurer, anyway.

McDoodle a dit…

Aaaah, j'aime donc ben ça lire tes textes !
J'm'en vais dans ce coin-là aussi. Je pars une semaine... nos lentilles vont peut-être se croiser !

Miléna a dit…

Do: J'enjoy certain, tu peux te fier sur moi. C'est juste des petits passages à vide qui arrivent comme ça quand il pleut sur Ste-Anne-des-Monts et que je me retrouve toute seule après euh... ben. Après lui. Quand je reprends la route, ça va mieux.

Doodle: Je te souhaite moins de brume que moi. Les lentilles aiment pas ça. Les photographes non plus. C'est un péché le brouillard sur des côtes pareilles.