dimanche 23 août 2009

Je retiens les images encore un peu. Les yeux plissés sur la 20 est, une main sur le volant et l'autre serré sur la cuisse, si je pouvais ce serait mon coeur que j'empoignerais pour endiguer l'hémorragie. Ça dégouline entre mes cuisses, des larmes et des envies qui fuient par mon nombril et les pores de mes joues.

Je garde aussi les mots que j'avais pris pour des promesses. Je vais m'en tartiner la gueule comme un masque. Je l'arracherai d'un coup sec, et j'accrocherai ce moule de mon faciès de 35 ans au-dessus d'un ciel-de-lit comme le font certaines amantes avec leur ventre de femme enceinte.

Je découpe ma désillusion à l'exacto et je la colle avec un filet de salive amère sous mes semelles. Je préfère piler dessus en courant à toutes jambes que de la ressentir aussi poignante dans la canicule qui me fait suer. Affalée toute nue devant le ventilo, j'écluse sans honte une bouteille de rosé. Je regarde le silence s'émasculer sur le bord de la fenêtre en revenant chez moi.

(Je ne voulais pas que tu partes).

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Puissant! Je suis renversé...

McDoodle a dit…

Je ne voudrais pas non plus.
Tu cognes!

gaétan a dit…

Simonac!

Doparano a dit…

Je ne voulais pas non plus qu'il parte.




Je reste moi. Je n'irai nulle part.

Mek a dit…

Merde.
Merdre, merdre, merdre.

uovo a dit…

Magnifique.

Groopie a dit…

Tu me fais revivre des situations passées avec une telle force!

Je ne te connais pas, mais ta peine est palpable. La sienne l'est sûrement tout autant de son côté...

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Gomeux a dit…

Glp.

Calisse...

Miléna a dit…

Groopie: J'espère en secret que tu dises vrai... y'a quelque chose qui me dit qu'il reste des choses à finir. C'est ce qui rend son absence si choquante. Et si difficile à encaisser.