dimanche 27 avril 2008

Au Cap 2

On a déménagé les meubles au chalet du Cap. Pendant que les gars conduisaient le camion, j'ai fait la route avec ma meilleure amie. Ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas retrouvées seules, toutes les deux. On a pu faire du rattrapage de potins croustillants, aborder des sujets mis en veille depuis des semaines et partager des silences confortables, un café chaud dans les mains et la musique en trame de fond pour les paysages lumineux du fleuve enfin dégelé qui s'ébrouait en moutonnant.

J'avais pour tâche de préparer la Cabane des Enfants. C'est une minuscule maisonnette adossée à la grange-à-bois, près des bosquets. Quel fourbi il y avait là-dedans! En dégageant les vieilles planches pleines de clous, les barres de fer et les plaques de tôle, j'ai trouvé quelques trésors: un fer à cheval, des cageots en bois qui serviront de rangement une fois rafraîchis, un petit tabouret charmant gossé par l'ancien propriétaire, des pots de fleurs, un morceau de bois de grève et une cabane d'oiseau. Après avoir balayé longuement en inhalant la poussière qui remontait en particules dansantes dans la lumière, je leur ai fait un petit display coquet de ces objets qui donnent un cachet fou à leur coin secret. Parfois, je sortais respirer dehors pour m'aérer les bronches. Juste à côté de la cabane, une marmotte dodue prenait le soleil. Elle n'était pas trop sauvage, on a copiné un brin elle et moi. Elle est restée là une partie de l'après-midi à faire sa grasse, le nez en l'air. J'entendais la cascade s'épivarder au bout de la clairière, et les voisins plus bas avaient sortis les chevaux, que je voyais galoper devant le fleuve.

Après le grand ménage, on a installé leur petite table à pique-nique dans la cabane et pour faire encore plus chouette, on a mis les bouteilles de gouache, les crayons de cire et les pinceaux dans un plateau coloré sur la table. Mes amis m'ont surnommée la Fée-des-enfants. Ma prochaine mission sera de laver et repeindre l'intérieur avec eux. J'ai déjà plein d'idées. J'ai hâte de voir leur tête quand ils ouvriront le loquet et qu'ils verront ce qu'on leur a préparé...

5 commentaires:

Anonyme a dit…

«les paysages lumineux du fleuve»

et je réalise combien ces paysages me manquent, je suis une enfant du fleuve, j'ai grandi à ses côtés, ce majestueux, ce magnifique, ce fleuve si beau.

cet endroit dont tu parles me semble si joli, si apaisant, si doux, si parfait. je te jalouse, oh oui, je te jalouse d'y avoir accès.

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Miléna a dit…

Ma Lilou! Ne me jalouse pas... on ira se faire une virée toi et moi, dans la Trixoune les cheveux au vent. On ira prendre des photos. Et faire un pique-nique sur la grève. Ça te va, comme plan?

Gomeux a dit…

Si ça c'est pas le bonheur, je vois pas ce que ça pourrait être d'autre.

Doparano a dit…

Je seconde Gomeux! ça nous donne tous envie d'y être

Miléna a dit…

En tout cas, je peux vous dire qu'on n'a pas envie de revenir quand la journée se termine. C'est comme d'être arraché, ou déraciné. On a juste le goût de s'ouvrir une autre p'tite bière et de placoter sur la galerie.