lundi 24 novembre 2008

Au Cap 13: D'une rivière, encore...

Elle a bien préparé son coup, la p'tite. Elle a profité de notre absence pour se vernir et s'encolleter de frisons givrés. Brillant. On ne voyait qu'elle à travers les arbres morts. Elle et ses foulards de plumes blanches, ses bonnets ronds et ses colliers transparents, déposés sur les berges étrécies. Après 5 semaines loin d'elle, je l'ai retrouvée en frissonnant de grippe autant que de froid. Mes semelles craquaient sur les galets glacés du sentier pendant que soufflait dans mon cou le vent fou des montagnes. Aller la voir est la seule concession que j'ai faite à mon désir de rester calfeutrée près de la truie, les pieds au chaud dans mes gros bas de laine. J'allais au Cap pour ne rien faire, sinon dormir et lire. Et retrouver mes amis M* et B*, dont le babillage décousu (mais fort divertissant) et les bras indispensables me manquaient. Je suis allée les chercher en gambadant pour qu'ils viennent voir la procession de fantômes qui sortaient du petit rebond sous le gros tronc.








Les coyotes se sont tus. Pas de trace des chevreuils, non plus, ni du tamia Lonely qui est en colère depuis qu'on a bouché le trou qui lui servait à la fois de réserve et de maisonnette, dans le recoin sous la galerie. En descendant le Cap, on constate que presque toutes les maisons sont fermées pour l'hiver, leurs fenêtres murées derrière de grandes planches. Il n'y a plus de fumée dans les cheminées voisines, plus de passants (ou si peu), plus de quatre-roues ni de voisins pour venir tailler une bavette sur les marches de la véranda. Le Cap se prépare à dormir. Il n'y aura plus que nous. Nous et l'Ermite, qui vit plus bas, à 5 minutes de marche dans le champ de droite. Mais je ne vous parle pas de lui maintenant. Il mérite que je prenne mon temps.

4 commentaires:

gaétan a dit…

brrr...

McDoodle a dit…

Oh yes oh yes oh YeEeS !
:)

Mek a dit…

Tu écris bien, Miléna. Hâte à cet ermite.

Gomeux a dit…

Je ferais bien l'ermite moi, au Cap.
Stie.