mercredi 27 février 2008

Coup de vent 3

Pantoise, elle gît sur le flanc, un coussin entre les cuisses. Elle joue un moment avec le bouton de la housse, puis elle glisse sa phalange sous le rebord du tissu pour triturer la mousse dont elle aimerait faire des boulettes qu'elle jetterait d'une pichenotte rageuse à travers la pièce. Elle se retourne en jetant un bras sur l'accoudoir et je vois son ventre monter et descendre en longs soupirs chargés du fracas des images qu'elle ne raconte pas. Sa pudeur est émouvante, je sais qu'elle meurt d'envie de me relater en détail l'effet ravageur de ses mains, et la façon dont son coeur s'étrangle quand il part. Les pieds sur la table du salon, je regarde les flammes qui sont sur le point de mourir. J'ai la tête ailleurs, moi aussi.

L'évier de la cuisine goutte encore.

Je me lève pour aller la rejoindre sur le fauteuil. Elle se creuse un nid contre moi en repliant les jambes. Je tasse de deux doigts les mèches qui ont l'air de lui chatouiller le front. Pas besoin de parler, ce soir.

Ce soir, c'est le silence qui dit tout.

3 commentaires:

Virginie a dit…

Tu racontes tellement bien tes histoires que j'ai envie moi aussi de plier mes jambes et de me faire un nid *soupir*

cdn a dit…

ouep, tes histoires sont tellement réelles. je suis sidérée à chaque fois. wooow

Mek a dit…

Glp.